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Les perturbations du marché insufflent un nouvel élan de l’activisme en Europe

par Magazine des Affaires

En Europe, le nombre de sociétés visées en janvier et février 2022 a augmenté de 30% par rapport à la même période en 2021. Malgré un ralentissement de l’activité des activistes en mars, du fait de la guerre en Ukraine, 2022 s’annonce comme une année intense. Avec 23 entreprises cibles, la France fait partie des 3 pays les plus attractifs pour les actionnaires activistes. Les préoccupations croissantes en matière d’ESG et les pressions liées à la sécurité énergétique vont inciter les activistes à s’attaquer aux entreprises du secteur de l’énergie.

Alvarez & Marsal (« A&M »), cabinet de conseil international, publie les résultats de sa dernière étude sur l’activisme en Europe (« A&M Activist Alert » report) et présente ses prévisions sur la période 2022/2023. Cette mise à jour des perspectives laisse présager une menace d’opérations activistes sur 155 sociétés, dont 23 entreprises françaises, sur les 18 prochains mois. Avec une augmentation de 30% des campagnes activistes en janvier et février par rapport à la même période en 2021, A&M confirme sa prédiction annoncée dans son rapport précédent  : une accélération de l’activisme en Europe. Les marchés européens ont été particulièrement perturbés en 2022. L’invasion de l’Ukraine combinée aux pressions inflationnistes existantes, aux défis persistants de la pandémie et aux difficultés liées à la chaine d’approvisionnement mondiale ont créé un catalyseur favorable à l’activisme. Bien que la guerre en Ukraine ait ralenti temporairement l’activisme en mars et avril, sur le moyen terme les bouleversements liés à ce nouveau contexte géopolitique ont déjà fait émerger les « gagnants » et les « perdants » du marché, augmentant ainsi le nombre de sociétés susceptibles d’être la cible d’activistes au cours des 18 prochains mois (+7 par rapport à novembre 2021). Malcolm McKenzie, Managing Director et responsable de l’activité de Corporate Transformation en Europe, déclare : « L’impact de la guerre en Ukraine a incité les investisseurs activistes à faire une pause, en partie par crainte d’être considérés comme peu solidaires en lançant des campagnes publiques pendant de telles perturbations. Cependant, à mesure que l’incertitude du marché s’atténue, la sous-performance des entreprises sera mise en évidence et conduira finalement à une recrudescence de l’activisme, les opportunités de création de valeur ressortant davantage  ». Le nombre de campagnes activistes motivées par des préoccupations d’ordre environnementales, sociales ou de gouvernances (ESG) a augmenté de 20% au cours des deux premiers mois de l’année, par rapport à 2021. Cette tendance devrait se poursuivre, notamment dans le secteur de l’énergie, où l’on prédit une augmentation de 60% des cibles depuis la dernière édition du rapport. Le secteur est par ailleurs sous pression en raison des préoccupations quant à la sécurité énergétique. En France, les indicateurs ESG ne cessent de prendre de l’importance, comme en témoignent les récents exemples d’opérations activistes menées à l’égard de TotalEnergies, Danone, Orpea ou Peugeot.

 Tendances régionales :

 ®La France conserve sa 3e position avec 23 cibles identifiées pour les prochains mois.

®Les entreprises britanniques représentent 38% des cibles européennes identifiées, elles resteront une fois de plus la cible majeure des activistes.

®Dans le reste de l’Europe, l’Allemagne et la Suisse connaissent également une légère augmentation du nombre d’entreprises menacées au cours des 18 prochains mois. Les évolutions du droit des sociétés en Suisse devraient rendre le pays plus ouvert aux actionnaires en 2023, ce qui entrainera une augmentation du nombre anticipé de campagnes activistes de 9 à 11.

 Siham Slaoui et Guillaume Martinez, associés d’Alvarez & Marsal à Paris, déclarent : « Les résultats de cette nouvelle édition du rapport d’Alvarez & Marsal montrent une nouvelle fois que l’activisme financier est désormais durablement installé en Europe, et notamment en France où l’on constate généralement une approche plus constructive et moins agressive de la part des activistes financiers. Pour les entreprises, la création de valeur est la meilleure de défense contre ces opérations ».

Tendances sectorielles

 Le secteur de l’énergie devrait connaitre la plus forte augmentation en matière d’activisme, avec 8 cibles prévues, contre 5 en novembre 2021. Cette tendance témoigne de l’importance croissante accordée à l’ESG par les activistes, en atteste les pressions croissantes pour s’orienter vers des alternatives plus durables que les hydrocarbures auxquelles les grandes entreprises européennes de ce secteur font face. 

Parallèlement, la dislocation actuelle des marchés mondiaux de l’énergie et les préoccupations relatives à la sécurité énergétique sont un terreau favorable à la naissance de campagnes concurrentes visant à soutenir la production de ressources fossiles. Les entreprises du secteur industriel devraient faire l’objet d’un intérêt accru de la part des activistes, avec 52 cibles prévues en Europe, contre 50 en novembre 2021. 

Les perturbations persistantes liées à la pandémie et à la complexité de la chaine d’approvisionnement ont été exacerbées par les conséquences de la guerre en Ukraine. Le secteur de la consommation a lui aussi été touché par la guerre, les entreprises opérant en Russie étant contraintes d’adapter leur stratégie et leurs opérations. Ainsi, le nombre de cibles prévues reste élevé

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