Cette opération valorise la société française 1,5 milliard d’euros, la hissant au rang de première licorne française de la transition énergétique. Pour percer sur le marché très concurrentiel des bornes de recharge, NW mise sur son modèle hybride inédit, couplant système de stockage sur batteries et chargeurs pour véhicules électriques. Contrairement à son concurrent Electra, les bornes seront installées en campagne.
Décidemment le secteur des bornes de stockage est en ébullition. Alors que la start-up Electra vient d’annoncer une levée de fonds de 160 M€ pour développer son réseau de bornes de recharge rapide sur les parkings publics en agglomération en France et en Europe, c’est au tour de NW Group de frapper encore plus fort avec une levée de fonds record de 300 M€, lui aussi pour développer des bornes pour véhicules électriques. La bonne nouvelle c’est que les deux sociétés françaises ne devraient pourtant pas entrer en concurrence. Elles n’opèrent ni avec la même technologie ni sur le même marché. Mais sur ce marché sur lequel se côtoient des mastodontes comme TotalEnergies, Tesla ou encore le consortium de constructeurs automobiles Ionity, qui a récemment levé 700 M€.
1ere licorne de la transition énergétique
Crée il y a quatre ans par l’ex pdg d’Edf Energie Nouvelles, Jean-Christophe Kerdelhué, NW Group a connu une croissance vertigineuse. Dès de début de son aventure le groupe a pu compter sur le soutien financier de Rgreen Invest. Dans le détail, Rgreen Invest a apporté 150 M€, 90 M€ vont être apportés grâce au co-investissement des LPs du gérant spécialisé dans les infrastructures. Enfin, le solde de 60 M€ correspond à un réinvestissement du fonds Infragreen IV.
En totalisant toutes ces participations, RGreen va détenir environ 40 % de cette filiale de NW Groupe, qui restera donc contrôlée par Jean-Christophe Kerdelhué.
Des bornes de recharge couplées à du stockage
Pour tirer son épingle du jeu, NW Storm mise sur son modèle hybride inédit, couplant système de stockage sur batteries et station de recharge. Concrètement, NW Storm a d’abord déployé dans l’Hexagone des capacités de stockage via 200 stations baptisées JBox. 75 supplémentaires doivent être installées d’ici la fin de l’année, pour une capacité totale de 344 MW. Ces stations sont installées en périphérie des villes et en zones rurales et sont raccordées au réseau de transport d’électricité haute tension, géré par RTE. Le grand avantage c’est que l’électricité n’est pas tirée sur le réseau de RTE, mais directement sur la batterie. Ce qui permet d’éviter de sur-solliciter le réseau électrique. Elles permettent de lisser la production d’électricité, c’est-à-dire de stocker l’électricité lors d’un pic de production, au moment d’un épisode venteux où les éoliennes fonctionnent beaucoup par exemple, et de redistribuer cette électricité ultérieurement sur le réseau, lors d’un pic de demande.
Le prix du kilowattheure 2 fois moins cher !
Autre atout de taille : son prix très compétitif. Avec un tarif moyen de 30 centimes d’euros le kilowattheure, contre 60/70 centimes d’euros pratiqué par les concurrents actuellement, l’offre de NW group est hyper compétitive. Le groupe réussit cette prouesse grâce à son modèle économique qui repose sur l’offre de stockage, NW Storm vend à RTE, son unique client ce qui lui permet de développer sereinement son activité de borne de stockage. Si tout va bien, 250 stations de recharge seront installées d’ici la fin 2023, cela correspond à 1.000 hyperchargeurs. Mais à terme, NW Storm devrait installer 2000 batteries Jbox et 4.800 hyperchargeurs, en France, Europe et Etats-Unis. Ses ambitions devraient être portées par le marché en plein boom des véhicules électriques. La France en compte aujourd’hui 600.000, mais entre 7 et 8 millions devraient rouler sur les routes tricolores à l’horizon 2030. Ce rythme de croissance devrait, par ailleurs, s’accélérer avec l’interdiction de la vente des véhicules à moteur thermique dès 2035 dans toute l’Europe. Si les ventes de voitures électriques et hybrides explosent depuis 2020 en France, le déploiement des bornes ne suit pas encore le rythme. Selon les chiffres de mai dernier, la France compte 62.000 points de recharge, soit 24.722 stations. Toutefois, un peu plus de la moitié d’entre elles sont de faible puissance (7,7 à 22 KW)