
Si le Vieux Continent est la première zone de production de richesse au monde et que l’intégration européenne (Marché unique, Union des marchés de capitaux, Unionbancaire…) est un atout pour nos entreprises, que ce soit en matière de commerce ou d’accès au financement. La préservation de leur compétitivité n’en doit pas moins rester au coeur de l’action des autorités communautaires.
Créer la catégorie d’ETI à l’échelle européenne
Défendue de longue date par le METI, cette proposition, pourtant simple à mettre en œuvre, permettrait à nos entreprises de gagner en visibilité et, par là-même, de mieux faire entendre leur voix auprès des décideurs européens.
Concevoir un ETI Business Act…
Au-delà de reconnaître le rôle majeur des ETI dans l’économie européenne, cette initiative viserait à déployer une politique communautaire destinée à soutenir leur internationalisation et à lever les freins à leur développement, via notamment l’assouplissement du contrôle des aides d’État et la mise en place d’un « Fonds européen de développement des ETI » appelé à financer l’innovation et la réindustrialisation.
… accompagné d’un Buy Responsible Act
Il s’agirait de renforcer l’intégration des critères de durabilité dans les appels d’offres publics européens, de manière à « récompenser » les entreprises les plus vertueuses dans le domaine ESG.
Favoriser la mobilité
Disposant déjà pour la plupart d’entre elles de filiales dans d’autres pays européens, nos ETI gagneraient en attractivité sur le plan des ressources humaines (attrait et rétention des Talents) en actionnant le levier de la mobilité interne.Pour ce faire, l’effort d’harmonisation sociale engagé dans l’UE doit être poursuivi (reconnaissance des compétences, équivalence des systèmes de retraite, équivalence des systèmes d’intéressement des salariés aux résultats…). La mise en place d’un « Erasmus Pro », qui encouragerait avec des aides à la clé les ETI à envoyer leurs collaborateurs au sein de leurs filiales étrangères, nous semble être une piste à approfondir.
Défendre nos valeurs
Tant dans le domaine social qu’environnemental, l’Union Européenne s’est fixée des ambitions élevées. Pour nos entreprises, ces exigences sont un atout dans le sens où elles contribuent à rendre leurs modèles d’affaires plus durables…Un problème se pose en revanche lorsque le Vieux Continent accepte dans le même temps des importations de biens dont la production ne répond absolument pas aux mêmes normes RSE, loin s’en faut. Trois grands principes ou mesures devraient dès lors s’appliquer :
–la réciprocité des règles ESG dans les accords commerciaux ;
–l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union pour tous les produits qui ne respectent pas les critères européens ;
–l’interdiction d’entrée sur le territoire de biens à l’empreinte carbone ou sociale très négative. ■
